Qu’est-ce que la Charia? Quelles sont ses origines ? Et pourquoi la question est d’importance ?

By • on August 29, 2012

Le Professeur Johannes Jansen Parle A La Conférence de Bruxelles

 


Voici la traduction de la remarquable intervention du Professeur Jansen

Professor Dr. Johannes Jansen – www.arabistjansen.nl/.

Qu’est-ce que la Charia? Quelles sont ses origines ? Et pourquoi la question est d’importance ?

La Charia islamique est un système de lois. C’est un ensemble d’interdits, d’admonestations et d’ordres dont l’objet est le comportement de l’homme. La Charia n’est pas une donnée interne qui intéresse uniquement l’islam et les musulmans. La Charia inclut  un grand nombre de dispositions concernant les non-musulmans. Celles-ci   sont généralement des interdictions assorties de pénalités sévères si elles sont violées. Ces dispositions de la Charia rendent la vie précaire et incertaine pour le non-musulman vivant sous la loi de la Charia.

Sous la loi de la Charia le non-musulman ne possède aucun droit inaliénable. Si je me trompe sur ce point, je serais soulagé et heureux qu’on me le dise, et vos e-mails me signalant que j’ai tort, seront les bienvenus. Mais si j’ai raison, un prisonnier de  Guantanamo possède plus de droits qu’un juif ou un chrétien vivant sous la Charia.

A l’inverse des systèmes légaux de la plupart des nations et états modernes, la Charia n’est pas assujettie à l’approbation démocratique.
Au même titre que la loi internationale et la loi rabbinique, la Charia est une affaire académique : des experts discutent et débattent de réglementations jusqu’à ce qu’ils parviennent à un accord. La Charia ne connaît ni parlement,  ni gouvernement qui tienne  le rôle de législateur, mais les lois de la Charia existent parce qu’elles sont approuvées  par des experts, c’est-à-dire des chefs religieux islamiques, des professionnels de l’islam, les Oulemas, les Ayatollahs, ou n’importe quelle autre appellation pour ces dignitaires.

 

 

Comme moi, vous êtes en majorité très peu au courant des lois internationales.  Les exigences  des règlementations internationales ne sont jamais soumises au vote libre et démocratique. Il fut intéressant, c’est le moins que l’on puisse dire, de constater  qu’ à maintes reprises, les accusateurs de Geert Wilders en 2010 et 2011 eurent recours à ce qu’ils considéraient comme généralement accepté en matière de lois internationales pour faire taire Geert Wilders. Comme le démontre la loi internationale, les communautés de spécialistes académiques, dans leur tour d’ivoire, ont une tendance à développer un niveau de pédanterie  qu’un législateur élu ne pourrait avoir. D’une certaine manière, c’est exactement ce qui se passe avec la Charia.

Les religions ne sont pas démocratiques même si elles peuvent parfois prêcher ou tolérer la démocratie.  De ce fait, la manière dont les règlementations de la Charia en viennent à exister  est antidémocratique. Ceci implique que permettre à la Charia ou une partie de la Charia d’être la loi dans une nation occidentale, revient à affaiblir le caractère démocratique de la nation. Cela signifie perdre le pouvoir législatif et le remettre à des individus non élus et auto-proclamés, qui sont inconnus et anonymes, qui opèrent depuis de lointaines mosquées au Pakistan ou en   Afghanistan. Ce n’est pas l’organisation idéale pour une démocratie.  On peut avoir des raisons religieuses légitimes de préférer néanmoins cette organisation mais elle entraîne quelque chose de pire que la taxation sans la représentation ; elle entraîne la législation sans la représentation.

Les politiciens occidentaux ne prennent pas les lois de la Charia trop au sérieux, parce que c’est un domaine académique et religieux, un système de lois qui n’émerge pas de la puissance de l’état mais de l’esprit de savants religieux. Dans le monde musulman, au contraire, l’autorité de la Charia est accablante.  Le prestige colossal de la Charia dans le monde musulman est facile à expliquer : la  théologie islamique identifie les lois de la Charia à celles de Dieu ; et les spécialistes de la Charia sont les dirigeants religieux de la communauté musulmane. Aucun gouvernement dans le monde musulman ne peut se permettre de s’aliéner ces spécialistes  des doctrines religieuses s’il veut conserver le pouvoir.

Chaque  pays islamique nourrit son propre équilibre entre son gouvernement et ses experts religieux. Cet équilibre stable est la source de dissertations de doctorants en thèses d’état.  Si la plupart des pays islamiques possèdent un système législatif influencé par la Charia, il n’est néanmoins pas identique  en tous points  aux lois traditionnelles de la Charia. Pour les dirigeants des mouvements islamistes radicaux cette non-conformité de la législation avec la Charia est une source permanente de ressentiment.  Le plus petit écart entre la Charia et la législation du pays alimente sans cesse leur machine à propagande étant donné que cette différence fournit la preuve qu’un législateur humain a voulu prendre la place de Dieu et tente d’améliorer l’œuvre divine, ce qui constitue un blasphème car Dieu doit rester le seul donneur d’ordre.

La Charia n’est pas un système de jurisprudence développé dans les cours de justice. C’est le produit des délibérations qui ont lieu entre savants et  non pas le résultat des  questions pratiques débattues par les juges, les avocats, les avoués, les procureurs ou les défenseurs. En conséquence, la Charia est pauvre dans ses attendus. C’est un modèle théorique, un système  abstrait de lois sorti tout droit des académies. Tout ceci explique la plupart de ses faiblesses.

Il n’en reste pas moins que la théologie musulmane prétend que la Charia est d’essence divine. Si des nouvelles questions inédites surgissent et pour lesquelles la Charia doit fournir une réponse, les spécialistes de la Charia, du moins en théorie, doivent émettre une solution qui est fondée sur quatre principes, ou « racines » de la Charia. Ces quatre principes reviendront sur la table sans fin dans toutes les discussions concernant la Charia.  Ce sont le Coran, les Hadiths, les analogies et le consensus.

Le quatrième fondement, agrément ou consensus est pour ce qui concerne toutes les questions pratiques le critère le plus important. Une fois  le consensus acquis, il devient inutile de consulter d’autres sources. Théorie et théologie, cependant  attachent la plus grande valeur à l’autorité du premier des fondements, le Coran, mais en pratique l’énoncé du Coran peut nécessiter un ajout ou être interprété par les autres sources ou par un autre passage du Coran lui-même.

Ici nous sommes en face d’un principe important provenant à la fois de la loi de la Charia et de l’interprétation du Coran. C’est le principe d’ ‘abrogation’ –  ‘naskh’ en arabe –  qui est souvent mal compris. ‘Abrogation’ signifie qu’un verset du Coran qui fut révélé plus tôt, peut être rejeté ou ‘abrogé’ par un verset écrit plus tard. Parfois même un élément de l’une ou l’autre des trois autres sources  peut abroger le contenu d’un verset du Coran. Les savants musulmans analysent tous les cas possibles en profondeur.

 

L’exemple le plus célèbre d’abrogation est un sujet d’inquiétude pour le nom musulman : l’abrogation de la sourate 109, une sourate de  la période mecquoise qui prêche la tolérance religieuse.  Cette sourate est abrogée par les versets plus tardifs de la période de Médine qui ordonnent aux musulmans de combattre et de tuer les incroyants où qu’ils se trouvent.

Quels que soient les problèmes rencontrés par les penseurs de la Charia, dans quelques générations, ceux-ci mettront au point un agrément; suivant en cela  la directive de Mohammed  selon laquelle  ‘Dieu ne peut permettre que son peuple s’entende sur une erreur’ : ‘ lan tagtami? ummatii ?alaa dalaal’.

Cette  importante directive joue un rôle central dans le système de la Charia. Son application donne un nombre imprévu de conséquences.  Abolir une règle de la Charia pour  laquelle un consensus a été acquis, implique que la Oumma de Mohammed est dans son tort. Mais selon le prophète de l’islam, cela ne se peut pas. En conséquence, il est hors de question de revenir sur des règles dès lors qu’elles sont admises par consensus. Les cas sont nombreux où cette disposition crée des difficultés et des désordres. On peut en juger par les punitions de la Charia pour apostasie, adultère ou vol.

Un exemple célèbre d’abrogation est l’interdiction de consommer du vin. Dans ses premiers versets le Coran parle du vin en bons termes ; plus tard il interdit le vin. Mais comment savoir quels versets  sont venus  en premier ? Nous ne pouvons  l’apprendre que de la bouche des experts de la Charia. Comment le savent-ils ? Et bien, puisque le vin est interdit, le verset qui interdit le vin doit être postérieur à celui qui en fait l’éloge. Un œil critique démontrera la circularité du raisonnement, mais aux yeux des musulmans traditionnels,  l’interdiction bénéficie du soutien du Très Haut  ce qui confirme bien  qu’ils seraient désorientés sans la science et le savoir de ces experts  qui représentent l’autorité de l’islam.

Les amis de l’islam voient dans la prétendue flexibilité de l’islam un indicateur de son caractère libéral et humain. Mais ceci est une erreur. Les lois flexibles ne sont pas humaines mais dangereuses, étant donné que les citoyens ne savent pas  pour quelles raisons ils peuvent être arrêtés et exécutés. La loi islamique pour autant qu’elle est flexible, est rigide sur un grand nombre de points. Agrément, consensus, voilà sur quoi le système est construit. Aucun désaccord de taille n’existe sur les points de loi qui incombent au non- musulman, quels que soient les arguments des amis de l’islam. Ne pas respecter sa majesté Mohammed, le prophète de l’islam est généralement considéré comme un crime capital.  Si les cours de justice ou les gouvernements n’exécutent pas l’offenseur,  des volontaires spontanés et informels peuvent considérer parfaitement justifié de prendre cette tâche à leur compte quel que soit le prix qu’il puisse leur en coûter personnellement.

Les savants modernes occidentaux ont mis en doute les origines de la Charia. Ils pensent que la Charia est la continuation de la loi romaine provinciale comme elle était appliquée dans l’empire romain au Moyen-Orient à la veille des conquêtes arabes. Beaucoup de savants du 20ème siècle ont écrit à propos de la relation entre la loi romaine et la loi islamique. Il est facile de voir que le personnage du mufti est la continuation  du savant de la jurisprudence bien connu de la loi romaine  et d’autres exemples abondent.

La forte influence de la loi talmudique rabbinique sur la Charia est indéniable et ce n’est pas un miracle puisque le Talmud et la Charia sont apparus l’un et l’autre à peu près à la même époque en Irak entre le 7ème et le 9ème siècle de notre ère.  Les Fatwa sont bien sûr l’exact équivalent fonctionnel du ‘Teshuvot’ rabbinique et de la ‘Responsa’ de la loi romaine.

Les musulmans croient que leurs spécialistes religieux ont tiré les règles de la Charia de ces quatre sources : le Coran, les Hadiths, l’Analogie et le Consensus. Cependant les savants modernes occidentaux en sont venus à croire que les règles de la Charia ne sont pas tirées de ces quatre “racines” mais que ces règles et leurs attendus  furent rattachées  à ces quatre “racines” à postériori. Ceci est matière à des sujets de recherches pour les étudiants en doctorat.  Ces questions académiques, cependant,  ne devraient pas retenir notre attention ici, nous avons un devoir bien plus important : expliquer pourquoi nous devrions nous concentrer sur la Charia et pas sur le Coran, ni sur Mohammed quand il s’agit de nous défendre  contre les ravages de l’islam.

La communauté  savante moderne occidentale a fait de grands progrès depuis un siècle sur ses connaissances du  Coran et de la vie de Mohammed.  En conséquence les positions traditionnelles concernant Mohammed et le Coran se sont révélées intenables.

Que Mohammed ait réellement existé, est plus incertain que jamais. Deux siècles de patientes recherches ont crée de sérieux doutes sur la réalité historique du  prophète de l’islam. Ces doutes ne seront pas évacués  même si le nombre des académies qui travaillent sur ce sujet est faible voire insignifiant.

L’image générale que le  Coran et la tradition islamique offrent du contexte dans lequel Mohammed travaillait – d’abord comme prophète, ensuite à la fois comme prophète et  homme d’état – l’image  générale de La Mecque et de Médine au début du 7ème siècle de notre ère n’est pas confirmée par les résultats des recherches archéologiques et les inscriptions, du moins celles dont on dispose.
Ceci bien sûr peut changer si les recherches progressent mais ce n’est pas un bon signe, en particulier si on considère que ce qui a été trouvé, à première vue semble contredire les points de vue traditionnels.

La tradition littéraire concernant la biographie de Mohammed ressemble surtout à une accumulation disparate de sermons qui se contredisent mutuellement mais qui néanmoins cherchent tous à persuader  l’audience qu’un certain Mohammed a été le messager de Dieu. Les écrits qui ont été conservés ne sont pas conformes à du matériel  historique. Ceci n’est pas nécessairement néfaste, mais ce n’est pas un bon signe. La numismatique ne confirme pas la version officielle de l’islam de la première période de son histoire. Ceci en soi n’est pas décisif, mais ce n’est pas un bon signe. Il y a des décalages entre ce que nous savons du calendrier ancien arabe et les histoires rapportées sur Mahomet. Ceci n’est pas nécessairement  sans appel, mais s’en approche.

Les vrais musulmans, cependant, ne partagent pas ces doutes à propos de leur prophète bien aimé. La corporation des chefs religieux musulmans, franchira le cap de ces doutes; elle va se montrer furieuse quand les savants occidentaux modernes  vont démasquer la version musulmane des premières heures de l’islam, narratif créé pour des raisons théologiques sous forme de sermons travestis en faits historiques. Il va sans dire que beaucoup de musulmans sont prêts à enfiler leur lourde armure pour défendre leur religion contre de telles attaques.

Il  y a cependant, une faille dans l’armure islamique sur un point qui est considéré comme parfaitement pieux et  islamique. Cela pourrait même être plus efficace. Le Coran de manière univoque établit qu’il est écrit en langue arabe claire,’ lisaan ?arabii mubiin’. “Très bien.”, on peut alors se poser justement la question : « Pourquoi, si cela est vrai, avons-nous besoin des commentaires du Coran qui prennent des milliers de pages? »

Cette question pose une difficulté, mais nous devons nous poser une question encore plus embarrassante concernant l’autorité des anciens pères fondateurs de la Charia : Les quatre géants al-Shaafii, Abu Haniifa, Malik and Ahmad ibn Hanbal, tous aux alentours de 800 de notre ère; tous sauf, Malik, géographiquement  connecté à l’Irak. : ‘Pourquoi avons-nous besoin de ces quatre savants de la Charia  pour nous informer des actes que l’islam interdit ou prescrit ?. « Si le Coran est clair, pourquoi avons-nous besoin de ces lumières? Pourquoi savaient-ils plus de choses que le prophète Mohammed? Comment avaient-ils connaissance de ce qui n’est pas dans les versets clairs du Coran? »

Ces questions ne rendent pas forcément fou de rage le musulman profane moyen Néanmoins elles rendent fous de rage les savants musulmans de la Charia.

Etant donné que ces hommes jouent le rôle que le clergé jouait dans le christianisme, ils représentent une force avec laquelle on doit inévitablement compter. Sans aucun doute ils sont une force spirituelle, mais certains de leurs jeunes fidèles ne font pas bien la différence entre l’esprit et le corps et n’hésitent pas à prendre les mesures nécessaires pour  imposer un alignement conforme aux souhaits du clergé.

Les musulmans profanes, en règle générale, approuvent tout ce que les  professionnels de l’islam enseignent et prêchent. La puissance que cette corporation d’experts en charia islamique exerce sur son troupeau  est étonnante et n’a pas d’équivalent dans l’histoire.

Elle est fondée sur la pression sociale. Elle opère de la manière la plus simple qu’on puisse imaginer : le fait de divulguer les prescriptions de sa religion crée une sorte de prestige parmi les coreligionnaires. C’est le cas de tous les systèmes religieux.  En conséquence, dans le cas de l’islam, les musulmans vont admirer quiconque agit d’une manière conforme à l’islam. Qui définit le fonctionnement de cette conformité ? C’est le clergé islamique qui exerce l’autorité finale  et définit quelle attitude constitue une attitude islamique.

Tout ceci serait sans importance pour nous si l’islam ne se vantait pas  de vouloir et de pouvoir anéantir l’occident.

Pour défendre l’occident contre l’islam c’est cette chaîne de prestige et d’autorité consentis que nous devons  attaquer et cette attaque doit se concentrer sur son point le plus faible: sur le fondement de l’autorité que représente le clergé. Cette autorité cléricale est fondée sur la Charia. Cependant l’autorité de la Charia implique que Mohammed, le prophète de l’islam, était plus ou moins un  nigaud et que le Coran est un ensemble vague et simpliste de morceaux de prose pieuse  qui ne détient pas l’information dont un homme a besoin pour être sauvé du feu de l’enfer  — seul le clergé sait comment un homme peut être sauvé et il le sait par sa connaissance de la Charia, non par sa connaissance du Coran.

La position suprême de la Charia dans le monde de l’islam, nous semble-t-il,  peut seulement se comprendre comme une dépréciation du Coran de Mohammed.

Une fois que les intéressés, le musulman et  son opposé le dhimmi auront saisi cela, on les aura influencés. La question que nous devrions nous poser dès qu’on a recours aux lois de la Charia : “Tous ces scribes et savants musulmans, tous des êtres humains, que savaient-ils de plus que Mohammed et Ses compagnons” ?

Considérons un exemple pour voir comment la Charia et le clergé opèrent. En 2006/ 2007, un comédien hollandais a connu des problèmes avec un activiste islamique au sujet de l’assassinat de Theo van Gogh. Le comédien sur sa propre initiative a consulté un imam local à Amsterdam  et le directoire de sa mosquée leur demandant directement s’ils voulaient le tuer. L’imam prit l’air concentré et ne dit rien, faisant comme s’il ne comprenait pas le hollandais — ce qui était peut-être le cas. Cependant, un membre très aimable du directoire rassura le comédien  qu’ils n’avaient nullement l’intention de le tuer parce que  “pour de telles choses, nous avons les radicaux”. Ceci illustre parfaitement la situation. La majorité est silencieuse, l’imam limite son action à la préservation de la dignité de sa charge, ses affidés directes lui apportent les mauvaises nouvelles, et l’élite des soldats, les vrais commandos, les vrais moujahidin font le sale boulot

Les gouvernements hésitent à résister à ces commandos; ceux qui subissent des attaques habituellement doivent se défendre. Il vaut mieux répliquer à une attaque de manière indirecte et tâcher d’influencer les musulmans pour leur faire prendre conscience qu’au cours des siècles un fossé de plus en plus grand s’est creusé entre ce que sincèrement et parfois naïvement ils considèrent comme islam et l’accumulation de prescriptions et de restrictions que le clergé veut faire appliquer.  Nous devrions sans relâche demander au “musulman laïque” ce que les scribes humains des livres de la Charia savaient de plus que l’archange Gabriel quand il a révélé le Coran à Mohammed.

Le Coran ne promet pas la joie  à celui qui refuse de se soumettre à l’islam, mais il n’est pas aussi explicite que la Charia.

Nous pouvons en outre librement critiquer les livres récemment annotés et révisés de la Charia, rien dans nos lois et nos coutumes ne nous interdit de le faire.  Cependant, critiquer un texte sacré ancien peut être considéré comme barbare.  Les nombreux livres contemporains sur la Charia au contraire s’y prêtent. Leurs auteurs  sont des hommes comme vous et moi. Mais les auteurs de ces ouvrages sur la Charia certainement prétendent connaître plus que tous les prophètes et les archanges réunis.

C’est là que les amis de l’islam avec habilité tentent de miner notre loyauté. Quand nous faisons référence aux livres classiques de l’ancienne Charia et mettons l’accent sur  sa soif de sang et que nous en explicitons le contenu, ils diront: “Oui, bien, c’est un livre ancien qui n’est plus d’actualité de nos jours, aucun musulman moyen normal ne connait ce livre“. Quand nous citons des sources modernes et contemporaines de même nature, ils diront: “Oui, c’est une innovation récente qui ne dépeint pas l’Islam dans son aspect général”. Si nous citons les deux les sources anciennes et les nouvelles, ils diront que nous les agaçons en répétant des multiples incohérences. Il faut être bien accroché pour aborder ce genre de débats.

L’un de nos problèmes avec l’islam est la question de la liberté religieuse telle qu’elle est comprise par les occidentaux.

La plupart des occidentaux ne se rendent pas compte que les religions ne sont pas semblables.  Chaque acte possible et imaginable est soit interdit soit rendu obligatoire par au moins l’une des cent trente six religions dont bénéficie notre planète.

En conséquence, la liberté religieuse, si elle signifie que chaque religion peut avoir sa place n’est pas possible. Quand mon professeur au cours de  ma première année universitaire m’expliquait cela, je ne le croyais pas et lui demandais si quelque chose d’aussi innocent que boire de l’eau au robinet pouvait être sujet à un interdit religieux. Il répondait qu’il ne pouvait citer d’exemple mais du même coup il m’assurait que si je cherchais bien, j’en trouverai un. Et il avait raison : Dans l’Hindouisme il existe une caste qui est autorisée à  boire uniquement l’eau tirée d’un puits avec une jarre en argile ; boire de l’eau du robinet est considéré comme haram  – impur.

En Europe et en Amérique, cependant, l’expansion des religions, relativement similaire est essentiellement en relation avec la Bible. Par conséquent les Européens et les américains ont tendance à croire qu’il n’y a pas de mal à laisser une religion faire son chemin car « fondamentalement toutes les religions sont les mêmes ». C’est là que réside le malentendu. Il n’y a rien de commun entre toutes les religions.

La liberté religieuse, si elle signifie donner libre cours à n’importe quelle forme de religion est une recette pour la guerre civile. Le message de nos sages grands-parents qui défendaient la liberté religieuse devrait être  reformulé.  Ce qu’ils voulaient dire ne pouvaient être que la liberté d’opinion  et la liberté d’exercer son culte. Comme ils n’étaient pas coutumiers des religions fondamentalement différentes et comme ils en avaient assez de partir en guerre  à propos de croyances et de formes de célébration de culte et comme ils ne connaissaient pas bien le spectre complet et varié des religions du monde, ils formulaient leurs convictions quel qu’en soit le bien fondé, d’une manière qui aujourd’hui prête à confusion et crée de graves problèmes de liberté, de science, de justice, de santé  et de politique.

Rien ne va sans mal, mais nombre de musulmans ont suffisamment de qualités humaines pour refuser d’exécuter tous les commandements imposés par la Charia.

 Aidons- les en leur faisant remarquer qu’il se peut que le Coran soit  la parole de Dieu   – ceci après tout est invérifiable –  mais que  la Charia est l’œuvre des hommes, même selon les enseignements de l’islam. Pour rester libres et à l’écart des lois de la Charia, il se pourrait que nous ayons à livrer une bataille finale, mais la liberté est à ce prix.

Le professeur Dr. Hans Jansen est un érudit hollandais en Arabe et sur les études Moyen-Orientales. Il fut témoin pour la défense de Geert Wilders.

For Prof. Dr. Jansen’s CV, please see www.arabistjansen.nl/.

Publié sur: http://www.gerard-brazon.com  Traduction Nancy Verdier